On écrit vraiment pour ne pas mourir.(Corinna Bille)

Elle avait seize ans quand elle décida, après une nuit de veille, de devenir écrivain. Elle avait dit: Je donnerai un amour pour écrire un beau livre.



Vingt ans après la mort de Corinna Bille, que pourrais-je ajouter qui ne transparaisse déjà dans son œuvre? Qu'elle aima écrire, plus que tout, et la nature. Qu'après avoir découvert la Russie et l'Afrique, elle rêvait de connaître le monde entier et d'abord l'Ile de Pâques et les Galapagos. Que son mari, l'écrivain Maurice Chappaz, fut son meilleur ami. Enfin, et surtout, qu'elle avait le respect des autres.

Car les qualités littéraires ne sont pas tout et il n'est pas sûr que nous aimerions autant Camus, Eluard, Andrée Chedid et Le Clézio si nous ne savions leur réelle fraternité. De même, Corinna nous toucha par l'hypersensibilité qu'elle témoigna, du papillon aux victimes de la guerre, à l'égard du monde.

J'ai tenté d'accéder à la vérité d'un être et de vous la restituer le plus sobrement possible. Puissiez-vous retenir de cet ouvrage la fraîcheur d'un regard... avant de retourner à l'essentiel : c'est-à-dire aux livres que cette grande Dame de la littérature suisse romande nous a légués.

Gilberte Favre